dimanche 25 août 2013

Les larmes de l'indicible

« Accepter, il faut accepter ! » Ce mot a retentit souvent en toi malgré les années écoulées…

C’était lors d’un retour de vacances, tu avais proposé une escapade à Périgueux capitale du Périgord Blanc, néanmoins c'est le Périgord noir qui t’attires le plus avec entre autre la belle ville de Sarlat.

Tu  arpentais accompagné de tes proches les ruelles étroites  de la vielle ville ornées de part et d’autre d’échoppes diverses. La vie battait son plein, riche des échanges. Parmi les autochtones de nombreux touristes étaient en quête de mets régionaux.
Après une halte dans une chocolaterie, tu arrivas  sur une place recouverte d’étals de marchands  ambulants. Tes proches insistèrent pour t’entraîner vers un étalage coloré , composé d’herbes, condiments, épices et aromates divers.

Une femme souriante t’accueilli et te proposa ses services.
Tu lui demandas :
-« Avez-vous du Curcuma ? »
-« Oui, bien sûr ! ». Et elle t’expliqua avec précision le dosage et les bienfaits de sa consommation.
Tu lui expliquas ton intérêt pour cette épice  d’après un article lu dans une revue où était indiqué sa vertu pour soulager les douleurs intestinales.
« Oui, cela peut être efficace mais en l’accoutumant souvent aux plats » te précisa-t-elle.

Puis elle te fixa quelques instants,  plongea son regard dans le tien et te dit « Accepter, il faut accepter !»
Un remous émotionnel a commencé à t’envahir. Tu décidas alors de couper court à l’échange, la remercia et prit la fuite en invoquant à tes proches le fait d’aller mettre au plus vite les achats dans la voiture afin de t’alléger pour la suite de la ballade.
Tu dévalas une rue pour t’extraire de la foule, le remous finit par s’écouler le long de tes joues, il était temps de partir

Il t’a fallu beaucoup de temps pour apaiser la douleur de ta culpabilité et puis un jour tu entends ces mots de Pierre Rabhi qui s’adressait à un ami avant d’entrer en conférence :

« Chacun de nous est dans son circuit de vie, dans son itinéraire de vie, alors quelque fois ça se croise quelque fois ça se décroise, ça s’éloigne mais en tout cas ce qui reste c’est l’essentiel et saches que je te porte dans mon cœur et que je ne t'ai jamais oublié».

Ces quelques mots t’auraient peut-être soulagé, quelque part ils étaient au fond de toi seulement ils étaient recouverts de ruminations construisant des scénarios sombres au fil des jours

Je pense que les larmes parlent, elles parlent peut être aussi de l’indicible propre en chacun de nous, de cette partie immergée qui  habite le microcosme de nos blessures. Seul le miroir de nos yeux n’est pas étanche, il nous libère peut être de notre propre noyade

Dans un commentaire sur le blog de Christophe André, une personne évoquait le titre d’un livre « Ceux qui ont peur d’avoir peur » d’Elaine N.Aron psychologue et chercheuse sur l’hypersensibilité. Sur  le site relation d’aide est proposé une synthèse en trois résumés du livre 




Vue de la Dordogne sur le sommet du village de Domme