vendredi 29 mars 2013

Perles transparentes


Elles s’étaient données rendez-vous
Tombées de tout là-haut vers nous,

Elles avaient traversé le temps
En prenant naissance dans l’océan,

Fatiguées de voyager
Elles se laissaient filer,

Dans une course folle
Telle une farandole,

Une branche leur tendit la main
Et s’agrippèrent sur ce petit rien,

Elles attendaient là, se balançant
Regardant le sol, en attendant,

Perles esquissant un sourire transparent
Avant de rejoindre un sol sustentant





lundi 25 mars 2013

L'hirondelle

Dans le ciel glacé de ces jours imbibé d'un hiver tenace, nous pouvons apercevoir des ballets aériens signe que le printemps est proche
Vivement!



mercredi 20 mars 2013

Vers le printemps

- Attends je cherche une musique !
Je te regardais, t’obstinant à vouloir mettre en bouche auditive un air rythmé qui te donnerait une cadence à laquelle tu n’écouteras plus ton corps. Pianotant sur ton écran tactile, je voyais fondre ta patience devant l’affaiblissement de la réception du monde virtuel…

Cependant j’ai été comme toi, enfilant bien souvent deux écouteurs et m’enivrant d’un espace sonore dans lequel je m’évadais de l’ambiance du monde qui m’entourait.
Aujourd’hui, j’essaye d’être plus attentif à la mélodie ambiante, la nature nous offrant toute une gamme de notes. Tantôt silencieuses comme l’épanouissement des bourgeons, tantôt douces comme le frémissement des feuilles...

En cette fin de journée, le soleil redoublait de luminosité, de chaleur. Tu avais décidé alors d’enfiler ton survêtement pour t’entraîner quelque peu. Un regain d’optimisme s’animait sur les visages et rendait joyeux les sourires que nous croisions. Au sol, les prémisses colorées du monde floristique rendaient un premier hommage à la sphère brûlante.
Alors que la musique t’abreuvait d’aveuglement, j’apercevais perdu sur une bande de terre sauvage une nuée bleutée. Les crocus s’adonnaient à cœur joie en exposant leurs pétales, fredonnant tous en cœur leur fierté d’apparaître dans les premiers. Plus loin des perces neige avaient discrètement élu domicile au pied de quelques  arbres, offrant  leur blancheur  vers un sol dégarni

Quelques jours plus tard, la précipitation de l’épanouissement floral a été mise à rude épreuve. 
L’hiver, ne voulant pas se retirer sans nous rappeler qu’il a donné le ton pendant quelques temps s’est manifesté une nouvelle fois en aspergeant de neige l’espace redevenu glacé.

Un soir après que la couche cotonneuse fût disparue, je suis revenu sur nos pas, sans toi cette fois ci. 
Seul j’admirais le coucher du soleil qui se dédoublait, projetant son reflet orangé sur le plan d’eau. Peu à peu il se glissait derrière une nébulosité, dessinant un long liseré à la dorure lumineuse.
Reprenant le chemin pédestre, je constatais la présence de fleurs, celle-ci ayant résisté à l’opiniâtreté du froid. Elles se laissaient encore admirer, habillées de leurs belles couleurs printanières 




   


mercredi 13 mars 2013

Couic couic

On pourrait penser au piaillement d’un oiseau, en fait c’est le surnom que donne aux enfants un homme que je rencontre généralement le weekend. 
Avec son suranné bonnet sur la tête, il est là assis sur le même banc de métal bleu ou sur la pierre posé au pied d'une petite chapelle. A côté de lui se trouve un ancien poste de radio qui lui délivre les émissions du jour ainsi qu'un sac dans lequel il transporte ses derniers trésors. 

Il se nourrit des vas et viens des gens du village et de temps en temps il reçoit un bol de souffle humain comme une halte d’un passant, une discussion sur le temps qu’il fait, des demandes de nouvelles et je le vois parfois rire de bon cœur comme un enfant.  
Lorsque je passe à côté de lui, je le salut d’un bonjour souriant auquel j’ai toujours un retour bienveillant.

Les enfants viennent lui parler et comme ils sont nombreux, il ne se souvient pas toujours des prénoms alors il les appelle Couic, couic et en retour il le surnomme de la même manière. Je me rends compte de son profond désarroi lorsque je l’aperçois dans sa solitude, les yeux hagards, prenant parfois son visage à deux mains, alors quand je peux je lui fais signe et son visage s’illumine un peu… 



Portrait "Le clochard" de John Singer Sargent









mercredi 6 mars 2013

Lueurs cristallisées


C’est un matin de fin février, le soleil éclate de joie en exposant sa pleine lumière sans l’ombre d’un obstacle cotonneux. Prenant le chemin de l’espace boisé, je le vis transpercé des tranches écorcées d’arbres encore refroidis à leur pied par les températures glaciales de la nuit.

Au bord d’un layon, un arbuste dégarni présente encore quelques feuilles recroquevillées, celles-ci ayant résisté aux assauts venteux et rigoureux de l’hiver. Des bourgeons pointent déjà, dessinant des protubérances sur de minces tiges. 
Un peu plus loin, la lampe solaire telle une applique au-dessus d’un tableau met en valeur le squelette d’un baliveau recouvert d’une mousse alvéolée d’un vert chartreuse. Un pissenlit au bord du sol granuleux s’ennuyait de n’être la seule fleurette à saluer la présence de l’astre orangé dans un paysage cristallisé. L’inclinaison d’un roseau fatigué m’indiquait de poursuivre mon chemin. 

Tout au long des sentes que je sillonnais, je percevais le réjouissant sifflement des oiseaux qui virevoltaient de toute part, exclamant leur joie du retour des jours plus cléments qui se faisait manifeste avec cet allongement croissant de la lumière. 
A l’orée du bois, un tronc sévèrement taillé proposait aux sans-abri ailés un lieu d’accueil chaleureux au cœur de son bois tendre